Agnès Forcade
Réverb

Presque une dizaine d’années maintenant que je zigzague entre ma colline et le macadam parisien…. Si cette petite maison perchée m’a fait de l’œil, je ne savais pas encore qu’elle participerait à mon équilibre.

Entre vrombissement de la ville et calme total de ce « phare » à la bougie et feu de bois, lentement le balancement de ma vie a trouvé sa position, conduit par un instinct que j’apprenais chaque jour à laisser plus libre.

S’il est possible d’y capter quelques ondes ou d’envoyer un message, le reste n’est que chants d’oiseaux, moutons et vaches ou ballets de tracteurs, entre foins et regains.

Ici, il faut savoir se supporter soi-même, de l’autonomie et un brin de folie…
Alors la nature s’offre à vous.

J’y puise l’inspiration nécessaire à mes propositions plastiques et autres ballades sonores. De là, je peux laisser la réverb de la ville se traduire et s’exprimer.

Je recharge aussi mes batteries pour repartir à l’assaut de la capitale, permettant ainsi à mon corps déshabitué, de supporter la saturation des lumières, odeurs, sons ou de l’humain, partout et tout le temps. Ce trop bouillonnant, qui ne me convenait plus totalement, mais qui me construit toujours, maintenant que je sais en saisir le nécessaire seulement.
Le trajet fut long.

Ce printemps en suspension, de cette année 2020 si particulière, m’a permis d’éprouver plus encore les échanges en distance. Ces nouvelles « façons » me permettront de mixer mieux encore tous ces lieux, activités et inspirations. Voilà ma chance !

Avec un pied sur chaque point de vue, concentrée et tenace, je tiens debout …encore.

Depuis mon refuge j’observe avec vigilance ce monde qui change, le regard scrutant l’horizon, et le corps planté dans la terre qui rassure …L’avenir n’est pas bien FUN.

Ce temps m’a bousculée … je reviens lentement vers sa traduction.

agnes-forcade
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Son et trace

Je fabrique des histoires sonores…Comme un vêtement accompagne un corps, elles habillent des lieux. Créant de nouvelles perspectives, elles stimulent la création.

Dans ce lieu perché, entre ciel et terre, sans le chahut du monde, enveloppée et baladée dans ces récits je « sculpte ».

Toujours en noir et blanc, je photographie les corps nus des arbres l’hiver. A la lame, je grave, pour mettre en valeur un détail, suggérer un volume. Discrètement, la lumière caressant la trace, propose à cette nature « surréaliste », d’être regardée autrement.

En attendant la première résidence !

Autre géographie, autre point de vue, je rejoins La Maison, suisse.

Ici, plongée dans un bain de créatifs, les échanges donneront de l’épaisseur à mon travail ! Émotions différentes, discutées, enrichies  sous l’œil attentif d’Antoine.

Nouveau lieu, nouvelle famille pour un partage nécessaire désormais…l’Humain est le centre de TOUT.

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